BELZILE, Laurence

Laurence Belzile, artiste en arts visuels, portrait photographique par Alexis Boulianne

LAURENCE BELZILE naît le 12 septembre 1994 en Gaspésie, au village d'Escuminac. Enfant, elle passe son temps entre le Bas-Saint-Laurent et la Gaspésie. C'est d'ailleurs à Rivière-du-Loup qu'elle obtient un DEC en arts plastiques, programme dans lequel elle découvre la peinture, moyen d'expression qu'elle ne tarde pas à apprivoiser et à apprécier. Elle apprend ainsi à danser avec la matière, à accepter l’oscillation du pinceau et la lumière créée par la couleur. En véritable harmonie avec cette matière, Laurence termine un baccalauréat en arts visuels avec une majeure en peinture et en dessin à l'Université Concordia, à Montréal, puis une maîtrise en arts visuels à l'Université Laval, à Québec. C'est donc depuis le tout début de ses études qu'elle sait que l'art fera partie intégrante de sa vie.

Depuis 2015, l'artiste participe à de nombreuses expositions collectives et individuelles à travers le Québec ainsi qu'à des résidences artistiques, notamment sur l'île d'Anticosti et au Centre d'art de Kamouraska.

L'art de Laurence est abstrait, minimaliste et touchant. Il traite des formes, de l'espace et de l'inconscient. Elle dit : « [...] j’assemble ce que je possède de ma connaissance picturale et de ma connaissance du monde pour réaliser mes œuvres ». Elle s'inspire ainsi de ce qui l'entoure, de ce qu'elle observe, tel qu'une certaine luminosité, la transparence de la matière ou encore son corps qui se déplace, et transpose cette réalité tangible ou intangible en une présence singulière, en un volume traduit instinctivement par la peinture.

Au quotidien, elle cherche les éléments pouvant se métamorphoser en une œuvre, à l'aide de son coup de pinceau si distinctif. Elle s'intéresse tout particulièrement à la manière qu'elle a de percevoir les choses et à la façon dont ces dernières se positionnent autour d'elle. Pour Laurence, « le monde réel se transforme en un lieu où il est possible de tout puiser et d’en retirer des éléments qui [lui] semblent singuliers ».

Le travail de certains artistes l'inspire également, tel que celui de Richard Serra et de Jonathan Lasker qui avaient tous deux la même attirance pour les formes abstraites, l'un en monochrome, l'autre en couleurs; celui de Brice Marden pour tous ses dessins souvent moins connus; celui de John Heward pour sa signature synonyme d'une gestuelle brute, minimaliste et sans complexe; celui d'Helen Frankenthaler pour sa maîtrise de la couleur et ses compositions originales; et celui de Georgia O’keefe qui embrasse le médium peint avec sensibilité et féminisme. Enfin, Laurence est aussi marquée par le travail « d’artistes moins connus de [sa] communauté [qu'elle] côtoie quotidiennement et qui [l'] inspirent pour leur détermination, leur amour de l’art et leur sensibilité ».

Finalement, les peintures de Laurence sont empreintes d'un équilibre entre retenue et spontanéité, formes et couleurs. D'un dynamisme minimaliste, elles invitent l'observateur à contempler un possible mouvement ou un moment passé, comme le souvenir vague d'un espace ou d'un objet marqué par une impression qui lui est propre. L'artiste affirme que « [...] la profondeur et la noirceur de certaines d’entre elles nous incitent au rapprochement, à la perte de soi au profit d’un instant de dialogue. Les traits vifs des autres nous distancient pour nous rappeler leur caractère bidimensionnel parfois oublié ». Son art nous enchante et nous permet d'apprécier pleinement la beauté de la simplicité. Il nous rappelle que la nature et ce qui nous entoure, à première vue des éléments figuratifs, sont en fait un amoncellement de formes qui, lorsque placées hors contexte, sont autant d'abstractions que seule notre perception du quotidien nous empêche d'admirer.











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