CHARLES PARADIS est un peintre québéco-vietnamien, né et travaillant à Montréal. Diplômé du programme des Beaux-Arts de l’Université Concordia en 2020, l’artiste explore l’intersection entre le design intérieur et les environnements naturels à travers une approche néo-surréaliste, cherchant à mettre en lumière les visions complexes et souvent irrationnelles de l'inconscient.
Sa démarche artistique s’ancre dans les souvenirs vifs de son enfance, notamment ceux liés à la découverte de lieux inconnus tels que des auberges, des espaces publics ou des parcs nationaux. Ces expériences ont laissé une empreinte floue mais durable qu’il cherche à retranscrire par la création de décors imaginaires. Ses œuvres reflètent ainsi des fragments de mémoire, où le familier se mêle à l’étrange dans des compositions à la fois enveloppantes et énigmatiques.
Ses peintures se distinguent par des palettes de couleurs saturées et des éclairages chaleureux, souvent empreints d’une atmosphère théâtrale. L’équilibre entre éléments de design et formes organiques y crée des environnements où les frontières entre l’artificiel et le naturel s’effacent. En fusionnant ces éléments contrastés, il imagine des espaces oniriques, traduisant sa fascination pour les influences émotionnelles et sensorielles des lieux.
Une particularité centrale de son travail réside dans l’utilisation de techniques inspirées du collage, évoquant le bricolage de l’enfance, où divers matériaux se combinent pour former un tout harmonieux. Ce processus se transpose dans ses peintures, où des éléments visuels sont superposés pour générer profondeur et texture, bien que les surfaces restent relativement lisses. L’effet de trompe-l’œil qu’il emploie brouille ainsi la frontière entre le bidimensionnel et le tridimensionnel, renforçant l’illusion de profondeur dans ses scènes.
Enfin, les détails architecturaux, les objets, ainsi que les jeux d’ombres et de lumières sont soigneusement sélectionnés pour évoquer l’essence de lieux qui n’existent peut-être que dans des souvenirs fragiles. Ce processus méthodique, mêlant mémoire et imagination, lui permet d’explorer la portée émotionnelle et psychologique des espaces de manière profondément personnelle. Bref, son travail constitue une réflexion silencieuse sur la nature fragmentée de la mémoire et le pouvoir créatif qu’elle recèle.
